Au programme de notre lettre d’actualité climat-transition cette semaine : les points à retenir du sommet sur le climat initié par les Etats-Unis, la formation à l’éco-conduite obligatoire et l’élargissement du champ d’application du marché du carbone européen.
Des objectifs revus à la hausse : Comme prévu, le Président américain Joe Biden a relancé les Etats-Unis dans la course contre le changement climatique en prenant l’engagement de réduire de 50% les émissions de GES d’ici à 2030, par rapport au niveau de 1990.
Ce sommet a aussi été l’occasion pour d’autres Etats de réviser à la hausse leurs ambitions climatiques, comme pour le Canada et le Japon qui ont significativement musclé leurs objectifs de baisse de leurs émissions (portées respectivement à 40/45% et 45%, d’ici à 2030).
Pour atteindre ces nouveaux objectifs, les Etats-Unis pourront compter sur l’appui des grandes banques américaines, qui ont annoncé près de USD 5 000 milliards d’investissements verts à horizon 2030.
Des espoirs d’une meilleure protection de l’Amazonie : Les efforts américains ont également porté leurs fruits en ce qui concerne la forêt amazonienne, qui connaît un rythme de déforestation record sous le règne du président Jair Bolsonaro. Ainsi, entre août 2019 et juillet 2020, c’est l’équivalent de la surface de la Jamaïque qui a été détruit. Pour preuve de ses bonnes intentions, le Président brésilien a donc promis de mettre fin à la déforestation illégale de l’Amazonie à horizon 2030.
Nous vous en parlions la semaine dernière, la loi Climat et Résilience a été votée à l’Assemblée Nationale et nous avons identifié un amendement qui a fait moins de bruit que d’autres (comme l’interdiction des vols domestiques en cas d’alternative de moins de 2h30) : l’introduction d’une obligation de formation à l’éco-conduite. Les sociétés privées de plus de 100 véhicules et les établissements publics de plus de 20 véhicules sont concernés. Une formation à l’éco-conduite devient donc obligatoire, tout comme une formation à l’utilisation des véhicules hybrides rechargeables en mode électrique pour les nouveaux propriétaires de ces véhicules.
Pour rappel, une personne formée à l'éco-conduite peut réduire sa consommation de carburant jusqu'à 20%, et baisser ses émissions de GES d'autant. Les bénéfices sont donc économiques et climatiques.
N’hésitez pas à nous contacter pour en savoir plus, nous vous mettrons en relation avec notre partenaire privilégié expert en matière de formation à l’éco-conduite.
Nous vous en parlions ces dernières semaines, la Commission Européenne devrait présenter en juin ses propositions pour renforcer les mécanismes favorisant la réduction des émissions de GES. Les attentes portent notamment sur un renforcement du système d’échanges des quotas d’émissions, le marché du carbone réglementé (SEQE, ou EU Emissions Trading System) et sur l’éventuelle instauration d’une taxe carbone aux frontières de l’Union Européenne.
Dans ce contexte, la Présidente de la Commission Européenne, Ursula Von der Leyen, nous a donné la semaine dernière un aperçu des annonces de juin, en affirmant que les secteurs du transport et du bâtiment seront également couverts par un mécanisme d’échange de quotas d’émissions.
Pour rappel, à ce stade, le marché européen du carbone s’applique essentiellement aux secteurs de la production d’énergie et aux activités très intensives en énergie, et donc généralement très émettrices de GES. Il s'agit notamment des raffineries, des aciéries ou de la production d'aluminium, des cimenteries ou encore de certaines activités du secteur de la chimie.
Enfin, il n’est pas encore précisé si les transports et le bâtiment seraient inclus dans le système actuel (SEQE) ou s’ils seraient couverts par un nouveau mécanisme, qui resterait à définir.
Bonus : L'année 2020 est classée parmi les trois années les plus chaudes jamais enregistrées, d'après l'Organisation Météorologique Mondiale (OMM), qui considère également que la décennie 2011-2020 est la plus chaude jamais enregistrée. L'étude de l'OMM s'appuie principalement sur 5 jeux de données internationaux, dont des données provenant de la NASA (l'agence spatiale américaine) ou encore du Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (CEPMMT) et de son agence Copernicus. D'après les données de Copernicus, 2020 est même l'année la plus chaude jamais enregistrée (à égalité avec 2016) et la température moyenne sur le globe a été 1,25 °C plus chaude que la moyenne de l’ère préindustrielle 1850-1900*.
Source :
*https://climate.copernicus.eu/copernicus-2020-warmest-year-record-europe-globally-2020-ties-2016-warmest-year-recorded