Histoire de… comprendre le Forex avant le Forex : L’Empire Romain

Histoire de…
comprendre le Forex avant le Forex : L’Empire Romain
« Pecunia non olet » disait l’empereur Vespasien.
L'argent est toujours l’argent, il « n’a pas d’odeur » pour être précis, peu importe d'où il vient ou comment on l’appelle.
Dans un Empire au faîte de son expansion, vous êtes-vous déjà demandé quelle monnaie était utilisée pour mettre tout le monde d’accord ?
Les civilisations du passé étaient les premières dans plusieurs domaines. Même la “gestion financière”, avant qu'on n'adopte ce mot figé.
On vous propose un flashback dans l'histoire de leur marché des changes, bien avant le Forex.
Ce ne vaut pas un fifrelin !
Contrairement à aujourd'hui, la valeur de la monnaie dans le monde prémoderne dérivait principalement du métal dont elle était faite. De cette façon, chaque pièce avait une valeur « propre ». Ce n'était pas une opinion, mais un fait.
La monnaie de base de l'Empire romain était le denier (Denarius), fait d'argent. Cependant, au fil du temps et des défis, les empereurs dévaluèrent le denier en y intégrant de moins en moins d’argent, jusqu'à le rendre pratiquement inutile comme monnaie.
C’est un peu la base de l'inflation.
Eh oui, c'est peut-être difficile à croire, mais l'inflation d'il y a deux mille ans n'est pas si différente de celle d'aujourd'hui, dans les grandes lignes.
Mais ce n’est pas tout. Que ce soit pour échapper aux crises financières des Romains, dépensiers et bons vivants, ou pour spéculer sur les taux, l'hétérogénéité monétaire des régions conquises par l'Empire a donné vie à une figure particulière : le nummularius, ou changeur de monnaie.
La vue d’ensemble
À son apogée, en 117 après J. C., l'Empire Romain comptait 130 millions de personnes sur 1,5 million de kilomètres carrés. Le commerce générait d'importants revenus pour Rome, mais Rome seule comptait 1 million d'habitants et les coûts augmentaient à mesure que l'empire s'agrandissait. Ce fut la cause principale de la crise financière de l'Empire.
Les premiers à s'en apercevoir furent les soldats, qui exigèrent de l'Empire des salaires beaucoup plus élevés en conséquence à la diminution de la qualité des pièces.
Avec l'envolée des coûts logistiques, militaires et administratifs et le pillage des métaux précieux par les ennemis, les citoyens romains furent soumis à toujours plus d'impôts pour soutenir les dépenses de l'Empire.
Oui, on est d’accord, « l'argent est toujours l'argent », mais quoi en faire s’il n'achète plus rien ?
Le marché des devises
Ceci nous amène à la question suivante : y avait-il d'autres devises qui gardaient leur valeur et stabilité dans les différentes zones de l'Empire ? La réponse est oui. Est-ce que cela intéressait Rome ? Pas plus que ça.
Rome établit l'un des premiers systèmes monétaires standardisés.
En frappant une monnaie uniforme dans tous ses vastes territoires, l'Empire rendait le commerce et la taxation très efficaces. Cette uniformité encourageait les échanges entre des régions qui se basaient auparavant sur le troc ou d’autres devises.
Mais beaucoup ne renoncèrent pas à leur propre monnaie, d’où la nécessité des réglementations pour gérer les échanges. L’Égypte, par exemple, conservait un système monétaire propre et fermé, car la monnaie locale y était très utilisée. Il en fut de même à Pergame, en Turquie, où les Christophori restèrent la monnaie principale et étaient bien plus répandus que le denier ou l'aureus.
Toutefois les marchands avaient souvent besoin de convertir la monnaie locale en monnaie romaine pour effectuer des échanges commerciaux. C'est ainsi que sont nés les changeurs de monnaie, connus sous le nom de nummularii/a, pour faciliter ces transactions.
Ils étaient, si l'on veut, les ancêtres de Keewe.
Ils vérifiaient l'authenticité des pièces, échangeaient les devises étrangères et fournissaient parfois des services bancaires, marquant la première forme d'activité de change.
Finalement, si l'on reste sur le thème du “change”, rien n'a tellement changé, n'est-ce pas ?






