Nous vous retrouvons avec plaisir pour une nouvelle #questiongreen, en nous penchant sur le sujet de la capture et de la séquestration du carbone.
Avec l’été qui se rapproche de plus en plus et les vacances qui se précisent, nous n’avons jamais été si proches de pouvoir profiter de nos belles plages françaises.
La France abrite d’ailleurs une grande quantité de coraux, notamment grâce à ses territoires d’outre-mer. Ces coraux sont très importants pour la biodiversité, et pour l’Homme, par l’habitat qu’ils offrent à une grande partie des espèces marines.
Le skipper et journaliste Fabrice Amedeo a notamment déclaré que « un kilomètre carré de récifs contient autant d’espèces que l’ensemble du littoral métropolitain français ». Aujourd’hui, la grande barrière de corail a une superficie de 350 000 km², mais on y trouve beaucoup moins de coraux qu’il y a 30 ans. En plus de représenter un risque important pour la biodiversité, il s’agit également d’une source naturelle de séquestration de carbone en moins pour nous aider à atteindre nos objectifs climatiques.
Depuis 30 ans, c’est près de la moitié des coraux de la Grande Barrière de corail qui a disparu. C’est une tragédie pour la biodiversité. En effet, c’est près de 25% de la faune marine qui trouve son habitat dans les récifs coralliens alors que la surface totale de tous ces récifs ne représente que 0,25% de tout l’environnement marin. A titre de comparaison, la variété de la faune et de la flore au sein des récifs coralliens équivaut à celle des forêts tropicales d’Amazonie ou de Nouvelle-Guinée.Cette biodiversité si précieuse à l’équilibre de la vie sur Terre est également une ressource primordiale pour l’Homme. Les coraux font en effet vivre, grâce aux espèces qu’ils abritent, près de 500 millions de personnes, dont 40 millions de pêcheurs.
Mais si les coraux meurent, c’est largement à cause de l’activité humaine et à cause du changement climatique. En effet, depuis 1998, un phénomène de blanchissement du corail est apparu. Il s’agit du phénomène de dépigmentation des coraux suite à la disparition d’algues les recouvrant, ce qui les expose aux rayons UV et les prive de nourriture, et entraîne potentiellement leur mort.Ce phénomène s’est révélé particulièrement intense avec de très forts épisodes en 2016, 2017 et 2020. On estime aujourd’hui que le blanchissement a atteint 98% de la Grande Barrière de corail.
Mais la perte d’une grande partie du corail mondial ne s’arrête pas là. Le corail agit à la fois comme une source de carbone et comme un puit de carbone. Mais le bilan net du corail mondial est clair : il permet de séquestrer entre 68 et 88 Mégatonnes de carbone par an, soit les émissions de pays comme le Maroc, Israël ou la Grèce.Pour aller plus loin dans la comparaison, la perte d’environ 50% des coraux de la planète nécessiterait de planter 1,75 milliard d’arbres en plus chaque année pour séquestrer autant de carbone chaque année (en considérant qu’un arbre capture en moyenne 25kgCO2e par an). Cela reviendrait à ajouter l’équivalent de 15% des arbres présents sur le territoire français chaque année. Ainsi le corail a plus d’un rôle à jouer dans notre avenir et il est plus que temps de mettre en place de réelles actions pour le préserver, sans quoi il sera de plus en plus difficile d’atteindre nos objectifs de neutralité carbone, et même de survivre pour les parties du monde dépendantes des écosystèmes abrités par les récifs coralliens.